samedi 14 juillet 2012

Vendredi 22 Juin 2012, Etape 4 : Refuge Elisabetta - Refuge Bertone

Refuge Elisabetta (2180m) -> Refuge Bertone (1968m)

24,1kms 6h58 arrêt inclus (Topo-guide 7h05) 1339D+ 1548D-

Philippe émerge à 6h, et moi aussi forcément ;-)...On range nos affaires et on descend prendre le petit déj vers 6h30, rejoints par Mélanie et Guillaume. On repart à 7h45 avant eux, la journée s'annonce chaude, on préfère marcher à la fraîche et se poser à Courmayeur. 

Le vent souffle pour partir, le chemin est large et facile au milieu de la vallée après quelques passages de névés, les paysages sont beaux. Toujours beaucoup d'eau qui ruisselle, et le bruit des torrents et cascades qui nous accompagne. 
Au niveau du lac Combal un hélico vient récupérer un chargement, certainement de quoi ravitailler un refuge. 
On prend un petit sentier qui grimpe bien, on a vite chaud... On double un groupe de randonneurs lorrains partis avant nous du gîte. 

Le chemin serpente en lacets, on traverse un torrent, de nouveau les pieds mouillés ! 


On arrive d'en bas...
On continue à grimper jusqu'à 2430m, par un chemin assez facile, on passe l'arête du Mont Favre et un passage à pic. De nouveau quelques névés, Philippe patine avec ses chaussures qui glissent. On redescend très peu, sentier en balcon assez agréable,  rien que pour nous, personne en vue, impression de déconnexion totale... 

Lac des Vesses


Arrivée au lac de Chécrouit, c'est beau et paisible, pas un souffle d'air donc pas une ride à la surface de l'eau. On apprécie d'autant plus que c'est désert, et on se demande ce que ça donne en plein été, on imagine le même cadre rempli de familles pique-niquant au bord de l'eau, certainement pas la même ambiance !
Lac de Chécrouit

On passe ensuite des pistes de ski et des remontées mécaniques. 
Vue sur Courmayeur
Arrivés à Maison-Vieille on reprend le chemin jusqu'à Plan Chécrouit, puis on arrive dans une station, plus d'indication de GR, le topo-guide indique "une route qui serpente", on en voit justement une et on la prend. Ca descend très vite, on préfère trottiner que de devoir se retenir en marchant, on doit aller à 1200m mais ça n'en finit pas, il fait chaud. On arrive enfin à Dolonne puis Courmayeur, après avoir pas mal couru. 
A Dolonne, un peu d'ombre et de fraîcheur...

Courmayeur
Mission du jour : trouver une pharmacie, acheter des chips, et manger une glace. On tombe sur l'office de tourisme, la pharmacie ferme à 12h30, on arrive tout juste à 12h25. Elle nous vend un tube de Biafine et de l'écran total à prix d'or (34€ au total...), on file au supermarché, c'est un "Carrefour Express", ils sont vraiment partout ! Chips et bananes, on se pose pour manger une glace et on appelle Ludo comme promis pour lui donner nos impressions sur le parcours. Claudine et Michel les québécois arrivent, nous on repart sous la chaleur. Montée sur la route  au départ, dur dur, on apprécie de retrouver ensuite un sentier en sous-bois, mais ça grimpe sacrément; une pensée pour nos coureurs de la CCC qui attaqueront par ça ! Presque 800m de dénivelé, on suit la progression sur l'altimètre... 
En bas : Courmayeur !
Et enfin on arrive à la cîme des arbres et on débouche sur une prairie, refuge en vue, ouf, 6h55 dont un arrêt d'environ 3/4 d'heure, encore pas mal tourné ! 

Au refuge Bertone

Vue de la chambre

On nous installe dans une petite maison à l'écart du bâtiment principal, 3x2 lits superposés, on est les premiers. Très confortable et très joli, salle de bains, douche à jetons, lavabo dans la chambre, prises de courant partout, on recharge portables et GPS. Trois gars arrivent en tenue de trailers, dont un avec le même tee-shirt "Vulcain Finisher" que Philippe, et un autre est organisateur du Trail du Sancy, fait l'année dernière.
On redescend au refuge boire un coup, on tombe à nouveau sur Claudine et Michel, puis Guillaume et Mélanie, puis sur Catherine, la belge également avec nous aux Contamines. Elle compte s'arrêter là pour la nuit, elle n'a pas réservé mais il reste une place dans notre chambre, adjugé !
Arrive ensuite un groupe d'une vingtaine de trailers emmenés par Vincent Delebarre. On lui demande s'il est bien le cousin de Damien, il a l'air tout content de tomber sur des wambrecitains, on discute quelques minutes avant qu'il rejoigne son groupe. On reste dehors dans les chaises longues en attendant 19h, l'heure du repas, mais il commence à faire plus frais.
A table on est placé avec les  gens de notre chambre, plus un couple de jeunes québecois. On discute UTMB avec les 3 trailers, en repérage sur 4 jours, et je fais un peu plus connaissance avec Catherine. Les gars sont de Clermont-Ferrand, et copains avec Thomas Lorblanchet. Il fait des raids avec eux, et ils nous racontent qu'il a déjà remorqué 2 gars encordés avec un élastique !!!
Repas copieux une fois de plus; des pâtes, cette fois-ci on a compris que c'était l'entrée, puis boeuf, polenta et petits pois, et salade de fruits. On règle la note et on se couche vers 21h, bonne grosse nuit de sommeil, ça fait du bien ! 

Jeudi 21 Juin, Etape 3 : Refuge du Col de la Croix du Bonhomme - Refuge Elisabetta

Refuge du Col de la Croix du Bonhomme (2439m) -> Refuge Elisabetta (2180m)

20,3kms 5h55 (Topo-guide 7h) 1048D+ 1313D-

Philippe comme moi avons émergé avant le réveil, on patiente jusqu'à 6h15 et on prépare nos affaires le plus silencieusement possible. On retrouve en bas les vosgiens, eux font le Beaufortin et bivouaquent ce soir. Il y a aussi 2 autres gars dont ils ont fait la connaissance, l'un est parti de Sarguemines pour 2 mois, l'autre d'Anvers, pour la traversée du GR5 jusqu'à Nice. 


Juste après le petit déj, sur la terrasse du refuge
On part à 7h30 comme prévu mais on s'arrête quelques minutes pour que Philippe mette ses guêtres vu la neige, et pour installer le chargeur solaire, avec 2 GPS, 2 appareils photo et 2 téléphones ça peut servir ! Encore pas mal de névés mais on descend bien. 

De beaux éclairages à cette heure, et de splendides paysages. 

Chalets de la Raja




En bas, les Chapieux

On passe quelques clôtures (électrifiées !), croise des groupes de randonneurs, discute avec 2 dames qui montent au col et vont jusqu'à Nice par le GR5. On est ensuite interpellé par un monsieur arrêté au bord du chemin, qui nous demande si on n'a pas vu une jeune femme prénommée Catherine, qui voyage seule avec un gros sac vert. Je fais le lien avec la fille du gîte des Contamines retrouvée dans les douches au gîte du Bonhomme; il la suit tous les jours et s'inquiète un peu parce qu'il n'a pas réussi à la joindre par téléphone la veille. Normal, pas de réseau là-haut ! On le rassure et on repart. 

A partir des Chapieux le GR emprunte la route. 
Il fait déjà chaud à cette heure-ci, on monte sur le macadam jusqu'à la Ville des Glaciers, c'est monotone et un peu étouffant ! 



Heureusement arrivés là-bas on retrouve le sentier, il y a plus d'air, la montée en lacets est régulière et abordable. 





On marche chacun à son rythme et on double des randonneurs régulièrement, même moi ! J'aperçois Philippe au loin, qui vérifie de temps en temps que je suis toujours là. Je le vois rejoindre 2 personnes, il y a des chances que ce soit Guillaume et Mélanie, rencontrés le 1er jour et partis des Chapieux; c'est bien eux, je les retrouve tous les 3. On repart avec eux, on arrive à un torrent à traverser mais ni pont ni passerelle, le niveau est haut, on cherche le meilleur passage mais c'est sûr il va falloir se mouiller les pieds... C'est effectivement le cas, on a de l'eau jusqu'aux chevilles. Peu après ils nous disent de partir devant, ce qu'on fait, toujours en 2 groupes ! On tombe sur un bouquetin au détour d'un chemin et on fait quelques photos. 

Je surveille régulièrement mon altimètre, le col de la Seigne est à 2516m, ça devient bon. On retrouve la neige sur la fin de la montée. 

Vue magnifique en arrivant, c'est splendide !



On redescend en traversant quelques névés, toujours les traces du chemin visibles dans la  neige. Nous voilà en Italie ! 

Zone de plat dans la vallée en contrebas, paysages différents mais toujours aussi beaux. 
Alpe inférieure de la Lée-Blanche

Le coureur croisé aux Mottets nous double, il a du faire un sacré parcours ! Comme annoncé dans le topo-guide les marmottes sont nombreuses, l'une d'entre elles mange au bord du chemin sans se soucier de nous.


Refuge Elisabetta
Panorama juste en-dessous du refuge

On arrive tranquillou au refuge Elisabetta; une fois de plus on ne s'est quasiment pas arrêté, juste le temps de grignoter ou de faire des photos. Il est 13h25, beaucoup de gens en terrasse, les serveurs s'activent et nous ignorent, j'en intercepte un qui vient d'emmener quelqu'un à l'étage. Il me montre la chambre, cette fois-ci 2 lits superposés rien que pour nous , le bonheur, on peut étaler nos affaires... 

Vue de la chambre

On explore l'étage pour repérer les sanitaires...
Et vu le temps magnifique, après une douche glaciale (mon jeton n'a pas fonctionné et côté hommes Philippe n'a pas vu de boîtier) on s'installe sur la terrasse, au soleil, devant un panorama sublime, et 2 bonnes bières, 5° certes mais 66cl pour compenser. 

Arrive le couple de québecois qui a fait la variante du Col des Fours avec pas mal de neige, puis Mélanie et Guillaume. Philippe potasse le topo-guide moi j'écris avec frénésie dans mon carnet. 

Mais ensuite le soleil se cache et le vent se lève, je rentre le linge et on se replie à la salle à manger tous les 6. On nous annonce 20h pour le dîner, et l'attente nous semble interminable, on a faim ! J'apprends par les autres que seules les douches du rez-de-chaussée donnent de l'eau chaude, ceci explique celà... Je vais donc me faire rembourser de mes 2 jetons. 

Pour s'occuper on prend un apéro, et bonne surprise, finalement le dîner sera servi à 19h... Toasts avec fromage fondu et charcuterie, on se jette dessus ! Ensuite risotto aux oignons et fromage, très bon. Et alors qu'on attend le dessert on réalise que ce n'était que l'entrée, en voyant que dans l'assiette suivante c'est escalope-purée... Quasiment que des français dans le refuge et tout le monde s'est fait avoir. Gâteau aux pommes avec chantilly pour finir, nous voilà repus ! Pendant ce temps l'orage éclate et il pleut fort, une pensée pour les gens qui bivouaquent alors qu'on est au chaud et au sec. Le refuge est vraiment agréable, malgré les petits flottements du départ, les serveurs italiens sont sympas. Toute la vaisselle est au nom du refuge, et c'est propre et confortable. 

Surprise à l'étage, il y a du réseau dans la chambre ! Texto de Ludo, quelques échanges s'ensuivent, puis Ingrid qui s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles sur FB. Ben oui, ça ne passait plus depuis la veille en montant au col du Bonhomme, sauf furtivement. On a sacrément chauffé, pas mis de crème solaire, en tout cas pas partout ou pas assez, je tourne un long moment sans trouver le sommeil, alors que Philippe sombre à 21h. Le lit superposé bouge au moindre de ses mouvements, ça ne m'aide pas à bien dormir !

Mercredi 20 juin 2012, Etape 2 : Les Contamines Montjoie - Refuge du Col de la Croix du Bonhomme

Les Contamines Montjoie(1167) -> Refuge du Col de la Croix du Bonhomme (2439m)

14kms 4h55 (topo-guide 5h25) 1351D+ 82D-

Le réveil sonne à 6h30 mais tout le monde est réveillé avant. 
Chalet CAF

Après un petit déj copieux on repart à 7h55 avec Guillaume et Mélanie, les vendéens. Le ciel est gris et menaçant, on part avec surpantalons de pluie et coupe-vents imperméables, mais on a chaud assez vite et on les enlève. 





Notre Dame de la Gorge

Petit arrêt à Notre-Dame de la Gorge pour quelques photos, puis on grimpe à travers les alpages en papotant, les gars devant, les filles derrière. On croise des groupes de randonneurs, certains avec des mulets. Les gens sont bien couverts, il ne doit pas faire très chaud là-haut ! 
Chalet de Nant-Borrand
Il commence à pleuvoir après Nant-Borrand, on s'arrête pour se ré-équiper. 
 A la Balme on voit 4 VTT posés devant le  restaurant, et on reconnaît les 4 anglais à l'intérieur, et qui nous ont doublé juste après le départ. Le vent souffle  très fort et la pluie tombe de plus belle. Mélanie ralentit, les gars sont devant et s'arrêtent régulièrement pour nous attendre.

  Vers 1850m on tombe sur les 1ères plaques de neige ! On continue à monter, la pluie s'arrête. Après un passage en replat, on arrive au Plan des Dames.



  Je jette un caillou sur le tumulus pour conjurer le mauvais sort, il paraît que c'est la tradition, dixit le topo guide !









Juste au dessus on tombe sur un troupeau de moutons, une pensée pour Fifi le mérinos ;-) ! Guillaume et Mélanie nous ont dit de ne pas les attendre, on repart à notre rythme. 






  

On traverse un névé, le 1er d'une longue série ! Philippe pour la circonstance a sorti ses bâtons, ses chaussures de trail n'accrochent pas dans la neige. 

On continue à grimper jusqu'au Col du Bonhomme (2329m), le vent souffle assez fort. 

Vue du col du Bonhomme

Vue du col du Bonhomme
Vue du col du Bonhomme

Un anglais est installé dans la petite cabane et nous propose du thé. On décline l'offre et on repart. 
De plus en plus de névés à traverser, pas trop de repères du GR mais des traces de pas bien visibles dans la neige. La dernière heure est assez laborieuse, toujours pas mal de vent et de la neige, elle oblige à rester concentré pour voir où on met les pieds mais malgré tout on dérape souvent. 


Col de la Croix du Bonhomme en vue, on tient le bon bout, le refuge est juste en dessous. 
Col de la Croix du Bonhomme

Refuge du Col de la Croix du Bonhomme
On arrive les 1ers, 4h55 au lieu des 5h25 annoncés par le topo-guide. On s'installe dans notre chambre de 4 (nommée "Mont-Blanc") qu'on doit partager (toujours 2x2 lits superposés), mauvaise surprise les douches n'ouvrent qu'à 17h. On va se changer, je lave quelques affaires, et pendant que je les mets à sécher Guillaume et Mélanie passent, ils dorment aux Chapieux, on les retrouve demain et après-demain. Les cyclistes anglais se sont aussi arrêtés là mais uniquement pour la pause déjeuner. C'est plutôt calme, on se prend un grand café, et on grignote quelques amandes. Petit à petit ça se remplit, on se laisse tenter par les pâtisseries appétissantes,  gâteau au chocolat pour Philippe, tarte au miel et noix pour moi, en attendant sagement l'heure de la douche. Visite de bouquetins pas loin du refuge, je saute sur l'appareil photo !

Bouquetins près du refuge
Vue du refuge


Un groupe de randonneurs plus âgés arrive, l'un d'entre eux nous salue et nous demande si on fait le TMB. On confirme en expliquant que Philippe est en repérage pour l'UTMB, il nous dit qu'il a déjà entendu parler de cette course, qu'il connaît quelqu'un dans le Nord qui l'a fait. Du coup on lui dit qu'on est de Lille, il nous annonce qu'il est de Comines... On précise qu'on vient de Wambrechies, il tilte et nous dit qu'on doit certainement connaître Michel Verhaeghe... Et comment qu'on le connaît ! C'est donc le propriétaire d'Isa et Michel, eux font le tour du Beaufortin, un monsieur de son groupe est de Deulémont, rigolo comme le monde est petit !

On garde un oeil sur l'heure, les douches sont solaires et le gars qui nous a accueillis n'était pas optimiste sur la température de l'eau vu la météo aujourd'hui? A 16h55 je vois une des serveuses monter avec une clé à la main; je bondis, c'est bien ça ! La fille seule avec nous aux Contamines est déjà là, je confirme à une autre que c'est OK, elle se faufile derrière moi et fonce dans la 1ère douche... Mais il n'y en a 2, mauvaise surprise, derrière les 2 autres portes ce sont des lavabos... Tant pis j'attends ! L'eau n'est pas glaciale, mais même pas tiède, ça oblige à faire efficace. On redescend se boire une bière, il y a de la Leffe !

On discute avec le monsieur de Comines, il est en train de préparer un discours pour le mariage de sa fille samedi... Je ne sais pas comment il y arrive, difficile de se concentrer dans le brouhaha ambiant, tout le monde est à l'apéro, il y a en plus un groupe d'anglais juste à côté qui descendent des bières consciencieusement... Ca change de l'ambiance plus familiale de la veille aux Contamines !

19h, on est placé à table avec 3 autres couples :  vosgien de Gérardmer, canadien de Québec américain de Pennsylvanie. Ce dernier face à nous engage la conversation mais ne parle pas un mot de français, j'en profite pour réviser mon anglais ! Ils fêtent leur 15ème anniversaire de mariage. La conversation glisse vite sur la couse à pied et l'UTMB. Repas copieux encore, soupe, boeuf bourguignon et polenta, fromage et gâteau polenta. Tout le monde monte se coucher vers 21h, on découvre qu'on partage notre chambre avec les québecois. On se met d'accord pour un réveil à 6h30, le petit déj est servi de 6h30 à 8h, on voudrait décoller vers 7h30.